" Quel est ce fumet qui éveille mes sens...?"

Une femme s'extirpe du bois surplombant la cité de de Ying. Du haut de ses 2 mètres, la beauté venue des contrées Eurasiatiques aux longues boucles blondes, toise un individu dont la fragrance empeste la sueur, le sang et la souffrance. Campée a moins d'une dizaine de mètres de ce brun pour le moins insouciant, ses instincts basiques s'affolent. Son manteau de fourrure blanche se soulève sous le rythme d'une respiration saccadée, signe avant coureur d'un déchaînement de violence rare tandis que sa peau de pêche se dévoile, ne gardant dans l'intimité que sa poitrine retenue par un soutien gorge bien en évidence, au décolleté proéminent.

Derrière son sourire carnassier aux canines effilées, l'on peut sentir une tempete bouillonnante; celle de la bete qui sommeille au plus profond de son être. Cette chose indescriptible, créature mythique de légendes anciennes et prédateur O combien craint. Craint pour sa force. Craint pour sa sauvagerie. Pour sa soif de sang. Si des lunettes roses filtrent son regard affamé, l'on peut y deviner une lueur incertaine.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Rendue apathique par le manque de proies a sa hauteur au fin fond des ténèbres de sa foret, la jeune femme s'était aventurée dans les régions environnantes, sillonnant routes et vallées, arpentant villages et sous bois, a la recherche d'une proie d'envergure enlevée a son monde, comme elle le fut également. Et, lors de cette pérégrination, elle avait enfin flairé une piste. Une piste aux senteurs exotiques, une piste d’exilé planaire, empestant le sang et les blessures. Une proie en difficulté, mais o combien désirable pour le prédateur qu'elle était.

Ayant suivi sa piste sur quelques dernières centaines de mètres, elle se trouvait enfin face a lui. Cet individu qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam, mais dont le Destin se jouait pour l'avoir placé sur sa route. Car une soif inextinguible couvait sous la plastique de rêve de Reiko. Une soif qui ne saurait être satisfaite que dès lors qu'elle planterais ses crocs dans cette chair virile et musculeuse a souhait ; s'abreuvant de son précieux liquide vital et déchirant son enveloppe charnelle a coup de machoires.

D'un ton empestant le défi et affublée d'un sourire narquois, promesse de mort, la femme cracha ses mots avec une voix trahissant ses intentions belliqueuses :

" Tu sens... la sueur et le sang. Tu sens la mort et le ressentiment. Et tu empeste autant que moi, qui viens d'un autre monde. Qui es tu donc ? Que je puisse avoir une pensée pour toi lorsque mes croc pénétreront ta savoureuse plastique dis moi ? "