Munsu se redressa violemment, la sueur au front et le souffle haletant. Un rapide coup d‘œil lui apprit qu’il se trouvait dans un endroit inconnu. Pour la deuxième fois d’affilée. À   croire que cela commençait à devenir une habitude ! La pièce dans laquelle il se trouvait était sobre. Il semblait avoir passé la nuit sur un lit de paille et de bois. Une petite étagère l’accompagnait, posée dans un des coins de la chambre. Sando semblait avoir disparue. Peut-être qu’elle se trouve dans une autre pièce…

Il se leva et s’habilla rapidement. Ses affaires traînaient au pied de son couchage. Quelqu’un avait appliqué des bandages sur ses blessures. Il s’en souvenait à présent. Il s’était réveillé près d’un lac gelé. Puis il avait rencontré une sorte de monstre. Un individu étrange. Il ne se souvenait pas très bien de lui. Freeza. Un empereur. Tout était allé très vite ensuite. Ils avaient échangés quelques coups. Et puis le trou noir. Il ne se souvenait même plus du terme de ce combat, mais au vu du nombre de bandages sur son corps, il avait pris cher…

Il pénétra dans la salle commune de la maison. Un plateau traînait sur la petite table posée au milieu de la pièce. Une miche de pain noir accompagné d’une carafe en terre cuite surement remplie d’eau semblait constituer le petit-déjeuner (voir même le déjeuner) du propriétaire des lieux. Personne. Il en fut de même sur le perron. Il fronça les sourcils. Sando ne se trouvait donc pas ici ? L’avait-on ramassée en même temps que lui ? Peut-être même était-ce cette dernière qui l’avait emmené après qu’il se soit évanoui ?
Toujours était-il qu’il se retrouvait seul au milieu de nulle part. Dans la rue, les villageois semblaient vaquer tranquillement à leurs occupations, certains s’arrêtant tout de même pour lui jeter des coups d’œil intrigués. Trois hommes qui semblaient être des gardes se tenaient quant à eux à quelques pas de la maisonnette où il s’était réveillé. Munsu grimaça. J’ai jamais aimé être le centre de l’attention… Il s’en accommoderait. Comme toujours. Il commençait à avoir l’habitude…

L’Angyo Onshi décida finalement de faire demi-tour. Puisque personne ne semblait daigner lui expliquer la situation, qu’il avait faim et qu’un petit déjeuner ne semblait attendre que lui, il n’allait pas se gêner pour profiter de l’occasion ! D’autant plus que dans son état, il n’était pas certain de pouvoir s’occuper des trois gugusses qui stationnaient à l’entrée s'ils s'avéraient réellement garder l'entrée, savait-on jamais.

Décidément, tout semblait aller de travers ces derniers temps…

Munsu se dégagea de sa chaise pour lui baiser la main. Il avait été général il fut un temps, et de ce fait ses relations s’étaient étendues du plus pauvre des troubadours suivant les armées sur les grands chemins, crasseux et aux chicots jaunies, aux monarques les plus puissants des contrées environnantes. Il lui restait encore des restes de cette époque.
« Hum, il me semble que mon rétablissement ne tient qu’aux soins que vous m’avez prodigués, auquel cas je vous serais pendant longtemps reconnaissant, » débuta-t-il. Elle semblait être tout aussi intriguée par lui qu’il ne l’était par elle remarqua-t-il, et il comptait bien en profiter. « Si je puis me le permettre… ou suis-je ? La dernière chose dont je me souvienne, c’est d’un lac gelé et d’un autre... homme. Sommes-nous toujours en Jushin ? »

Munsu s’arrêta de parler, prit sa tête entre les mains, tenta de se remémorer ce qui s’était passé récemment. Rien ne lui revint et il abandonna. Freeza devait vraiment lui avoir cogné violemment sur le crâne pour qu’il se retrouve dans une telle situation. La femme qui lui faisait face semblait particulièrement ouverte à la discussion. Elle le renseignerait mieux que sa mémoire défaillante. Tout du moins l’espérait-il.

« Mais avant cela, j’aimerais tout de même apprendre l’identité de ma sauveuse, si cela ne vous met pas dans l’embarras. » Les compliments et les politesses avaient toujours plus aux femmes. Et une femme heureuse parlait bien plus facilement en général. Munsu l’avait appris au cours de ses voyages. Il espérait bien que cela marcherait une fois encore.